Si la Loi de Gresham préconisait déjà au 16ème siècle un tel phénomène par sa non fameuse citation « La mauvaise monnaie chasse la bonne », elle entendait surtout montrer que les pièces à forte quantité d’or étaient préférables à la thésaurisation, tandis que les autres devaient servir aux échanges mêmes. C’est dans une perspective normative dans les années 60 que George Akerlof, récompensé en 2001 par le Prix Nobel, introduit la notion d’antisélection faisant référence à l’asymétrie d’information. Pour ce faire il publie en 1970 dans The Quarterly Journal of Economics une explication du phénomène en évoquant le cas du marché d’occasion de l’automobile.
Le vendeur connaît la « valeur » de chaque voiture, il va ainsi tenter de vendre en premier lieu ses produits les moins attractifs. Par ce constat, l’acheteur devient méfiant et refusera de nombreuses propositions de manière à écarter les premières intentions du vendeur. Cette situation relève de l’asymétrie d’information : l’un détient une information que l’autre ne connaît pas, de ce fait la transaction ne peut avoir lieu.
Les solutions préconisées relèvent plutôt d’une méthode gestionnaire : on vise à limiter les effets de l’antisélection, non à la supprimer (chose peu vraisemblable). Trois possibilités peuvent être exposées.
La première est de considérer le phénomène comme inefficient. Les échanges ne se réalisant pas, les individus ne peuvent pas bénéficier de tels accords, il faut donc les inciter à réaliser les transactions. L’exemple des compagnies d’assurance est l’un des plus connu. L’assureur ne peut pas connaître les risques encourus par tous les assurés : certains ont des comportements ou des conditions fortement exposés aux risques, d’autres seront dans la situation inverse. Aussi des barèmes permettent de distinguer des sous-population en fonction de leur « degré de risque ».
La seconde possibilité relève de la théorie des contrats. Ces derniers doivent inciter les agents à révéler leurs positions en optant pour des formules de contrat spécifiquement conçues pour répondre aux besoins des assurés les plus risqués, ou au contraire aux agents les moins exposés. Dans le secteur bancaire, Joseph Stiglitz et Andrew Weiss ont mis en évidence en 1981 le comportement d’offre de crédit lorsque le créancier dispose de moins d’information que le débiteur sur le risque encouru. Le créancier va donc rationner le crédit pour éviter un phénomène d’antisélection. Ce raisonnement justifie aussi les politiques de redistribution (aides publiques à la création d'entreprise) et les politiques de stabilisation (prix non conforme avec l’équilibre entre l’offre et la demandé agrégée).
On en vient à la dernière solution liée à l’Etat. Celui-ci via un système de garanties peut stimuler les transactions. Par exemple l’acheteur peut être garantie, par des mesures législatives, d’un vice caché par le vendeur d’une automobile d’occasion, devenant alors moins réticent à concrétiser l’échange.
Le vendeur connaît la « valeur » de chaque voiture, il va ainsi tenter de vendre en premier lieu ses produits les moins attractifs. Par ce constat, l’acheteur devient méfiant et refusera de nombreuses propositions de manière à écarter les premières intentions du vendeur. Cette situation relève de l’asymétrie d’information : l’un détient une information que l’autre ne connaît pas, de ce fait la transaction ne peut avoir lieu.
Les solutions préconisées relèvent plutôt d’une méthode gestionnaire : on vise à limiter les effets de l’antisélection, non à la supprimer (chose peu vraisemblable). Trois possibilités peuvent être exposées.
La première est de considérer le phénomène comme inefficient. Les échanges ne se réalisant pas, les individus ne peuvent pas bénéficier de tels accords, il faut donc les inciter à réaliser les transactions. L’exemple des compagnies d’assurance est l’un des plus connu. L’assureur ne peut pas connaître les risques encourus par tous les assurés : certains ont des comportements ou des conditions fortement exposés aux risques, d’autres seront dans la situation inverse. Aussi des barèmes permettent de distinguer des sous-population en fonction de leur « degré de risque ».
La seconde possibilité relève de la théorie des contrats. Ces derniers doivent inciter les agents à révéler leurs positions en optant pour des formules de contrat spécifiquement conçues pour répondre aux besoins des assurés les plus risqués, ou au contraire aux agents les moins exposés. Dans le secteur bancaire, Joseph Stiglitz et Andrew Weiss ont mis en évidence en 1981 le comportement d’offre de crédit lorsque le créancier dispose de moins d’information que le débiteur sur le risque encouru. Le créancier va donc rationner le crédit pour éviter un phénomène d’antisélection. Ce raisonnement justifie aussi les politiques de redistribution (aides publiques à la création d'entreprise) et les politiques de stabilisation (prix non conforme avec l’équilibre entre l’offre et la demandé agrégée).
On en vient à la dernière solution liée à l’Etat. Celui-ci via un système de garanties peut stimuler les transactions. Par exemple l’acheteur peut être garantie, par des mesures législatives, d’un vice caché par le vendeur d’une automobile d’occasion, devenant alors moins réticent à concrétiser l’échange.
Il existe bien d'autres solutions pour éviter les problèmes de sélection adverse.
RépondreSupprimerL'une des plus célèbre et des plus générale est celle de Mark Granovetter(1985,« Economic action and social structure..."). Il met en avant dans sa théorie de l'encastrement que lorsque l'on fait face à un problème d'asymétrie d'information plutôt que de prendre que ce qui n'est pas cher ou au prix du pas cher ce qui fait que "la mauvaise monnaie-voiture...chasse la bonne"... il semblerait souhaitable de ne traiter qu'entre gens envers qui ont un confiance! C'est à dire des gens qui sont encastré dans notre tissu social de sorte qu'en cas de tromperie on pourra ruiner leur réputation et donc les couler publiquement en faisant jouer des mesures de rétorsions. Dans ce cadre, la menace n'a pas besoin d'être mise en avant "ex ante" pour être crédible puisque le vendeur sait qu'il n'a pas intérêt à tromper son voisin. De plus, le milieu social permet à l'acheteur de connaître la réputation que s'est forgé au cours du temps le vendeur. Partant il est possible que l'on arrive à passer au delà de l'anti-sélection en nouant un dialogue.
L'ANPE et la société générale organise des journées un peu spéciale de recrutement au stade de France. Le principe étant d'organiser des match de foot entre jeunes issus du supérieur (surtout des grandes écoles) et en même temps des entretiens de recrutement. Le match de foot n'est pas qu'un prétexte puisqu'il permet aux recruteur d'observer l'esprit d'équipe et d'éliminer pendant le match des personnalités plutôt détestable dans l'entreprise (les "perso dominants" et ceux "trop effacés"). Somme toute, en une journée et en observant l'attitude en société au cours d'un match les recruteurs parviennent à voir "in vivo", en castré dans un tissu social les comportements des prétendants ce qui permet de lever certaines asymétrie d'information quant à la personnalité des acteurs.
Granovetter(1973) montre toujours dans le milieu de l'emploi qu'il existe une relations statistique étonnante concernant le niveau de salaire et le mode de recrutement. En effet, il met en avant que les offres d'emplois ne passant pas par "le marché du travail"(i.e. les agences publiques pour l'emploi) ont un salaire jusqu'à 1,5 fois plus élevé que les offres d'emploi passant par ce marché du travail.
Une autre théorie intéressante est celle des tournois (Lazear et Rosen,1981)...
Un livre disponible sur google book fait le point sur ce thème avec des exemples bien fournis:http://books.google.fr/books?id=THyidvyPO7EC&pg=PA285&lpg=PA285&dq=s%C3%A9lection+adverse+th%C3%A9orie+des+tournois&source=web&ots=ulHgo5V2_k&sig=8c5Cs8wbKFkc6CtPep7qad5WRDE&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=3&ct=result#PPA285,M1
bien à vous,
Adrien.
Merci d'avoir complété cette présentation! :-)
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