17 sept. 2008

Principe de l’accélérateur

L’effet accélérateur est un concept macroéconomique au fondement de l’oscillateur de Samuelson si associé au multiplicateur keynésien. En outre, il permet d’expliquer la transmission d’un choc durable sur la demande à l’ensemble de l’économie en jouant un rôle déstabilisateur. Par exemple en cas de récession, la déstabilisation viendra d’une relance de l’économie.
Par définition on considèrera qu’il s’agit d’une relation entre la variation de la demande d’un bien et les capacités de production satisfaisant cette demande. L’accélération provient d’une augmentation des capacités productives induisant une variation plus élevée de la demande.
Il s’agit d’un concept macroéconomique au sens qu’il a une influence sur les agrégats. Mais la relation n’est pas walrasienne : les prix n’interviennent pas. Le principe est donc incompatible avec une situation de concurrence parfaite et tend à se rapprocher du circuit économie production-revenu-dépense.

Sa mesure s’établit par le taux d’utilisation des capacités productives. Ces dernières étant toutes utilisées, on peut formaliser cette mesure par le coefficient de capital soit le rapport entre les moyens engagés pour produire et la production : l’effet accélérateur est maximal. Si les capacités productives sont excédentaires alors l’effet sera nul.

Deux modèles existent : le modèle de base et le modèle flexible tenant compte des anticipations des investisseurs en capacités de production et de la mise en œuvre de ces mêmes capacités. Ces derniers font l’objet de deux critiques.

Dans un premier temps, le modèle flexible suppose des anticipations rationnelles donc des prévisions parfaites. Or le modèle d’anticipations adaptatives suppose des erreurs et non un modèle parfait. Ainsi l’effet d’accélération ne joue plus car les choix inter temporels de l’offre s’adaptent en continu, la demande future est connue.

Ensuite, les fondements microéconomiques amènent les néoclassiques à justifier l’effet accélérateur par la fonction de production néoclassique. Or cette dernière se fonde sur des variations en termes de prix (concurrence parfaite) tandis que l’accélérateur se construit sur des variations en termes de quantité. On va donc supposer les rendements d’échelle comme constants : la demande détermine l’investissement par l’équilibre avec l’offre. Mais là aussi, difficile de justifier que l’offre suit la demande dans une logique néoclassique. Une économie planifiée supporterait de telles hypothèses avec par exemple le plan soviétique du Gosplan qui demanderait une certaine quantité de production à l’offre qu’elle dirige par sa planification impérative.

Si la crédibilité du modèle est fortement remis en cause d’un point de vue théorique, il n’en reste pas moins empiriquement constaté et économétriquement utilisable dans les modèles appliqués.

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