Giuseppe Bertola étudie un comparatif des taux de chômage américains et européens sur une période s'étalant des années 60 à aujourd'hui. Il cherche notamment à montrer que si l'écart entre ces deux taux de chômage tend à se réduire c'est en grande partie due aux réformes liées à la flexibilité du marché du travail.
A cet égard deux régressions linéaires montrent que pour un point de taux de croissance gagné (ou perdu) la baisse (ou hausse) du taux de chômage est identique entre l'Europe et les Etats-Unis sur la période 1983-2007. L'une des justifications serait donc plus de flexibilité sur le marché du travail ces dernières années. Mais cela ne pourrait être qu'une illusion: en pensant déréguler le marché du travail progressivement la crise a rappelé que de nombreuses rigidités sur les salaires et le taux d'emploi persistaient. Ces mêmes rigidités s'avèreraient par ailleurs nécessaires pour lutter contre la récession actuelle en stabilisant la demande domestique. Les rigidités servent aux politiques de stabilisation. Bertola montre cependant que cette dérégulation peut effectivement exister aujourd'hui. Ses arguments portent sur les facteurs déterminant l'évolution des taux de chômage depuis les années 60. En outre dans les années 80 le taux de chômage augmente aux Etats-Unis comme en Europe pour un gain de croissance de l'ordre de 2%. A cette date, les deux parties ont exactement les mêmes valeurs. Un constat qui s'expliquerait par la prise en considération du coût des rigidités sur le marché du travail. Dans les années 90 le taux de chômage explose en Europe: les institutions ne sont pas suffisantes pour supporter la concurrence internationale d'où le poids de la dérégulation du marché du travail ainsi que le poids du développement des marchés financiers et de l'intégration des pays à la globalisation. La crise actuelle peut voir un regain de ces contraintes mais les institutions sont aujourd'hui stables de sorte qu'il ne serait pas indispensable pour Bertola de limiter l'intervention publique. En tentant de rapprocher la récession d'aujourd'hui avec les performances sur les marchés financiers il montre que les effets d’apprentissage permettent certes de ne pas reproduire les erreurs de hier mais elles ne suffisent pas à anticiper celles de demain. Aussi laisser-faire le marché en prolongeant la dérégulation des marchés serait préférable .Ne pas imposer de nouvelles rigidités mais davantage de coordination entre les pays membres pour éviter une désintégration des économies sur le marché mondial s’avèrerait indispensables.
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