La BCE s'est déclarée prête à
intervenir sur le marché obligataire des dettes souveraines au moyen
d'opération de taille suffisamment importante pour contrôler les taux des
obligations à maturité courte. Les promesses de recourir à des politiques
d'assouplissement quantitatif de type SMP (rachat d'obligations) ont complété
celles de mener des interventions coordonnées avec le FESF, sous condition
d'une demande formelle de la part des pays membres de la zone euro en
difficulté.
Ainsi en répondant à l'attente des marchés (intervenir massivement sans plafond si besoin) la BCE a non seulement rassuré les marchés et ainsi évité un nouveau mois d'août compliqué où traditionnellement les faibles volumes de transaction et la volatilité déprécie la valeur des actifs côtés. Enfin, la conditionnalité d'une intervention coordonnée avec le FESF demeure tributaire de la volonté de chaque Etat de demander le recours à un tel mécanisme, une annonce de la BCE qui rappelle une nouvelle fois que le problème reste avant tout politique.
Ainsi en répondant à l'attente des marchés (intervenir massivement sans plafond si besoin) la BCE a non seulement rassuré les marchés et ainsi évité un nouveau mois d'août compliqué où traditionnellement les faibles volumes de transaction et la volatilité déprécie la valeur des actifs côtés. Enfin, la conditionnalité d'une intervention coordonnée avec le FESF demeure tributaire de la volonté de chaque Etat de demander le recours à un tel mécanisme, une annonce de la BCE qui rappelle une nouvelle fois que le problème reste avant tout politique.
Le refus de baisser le taux
d'intérêt directeur est justifié. La priorité est de maintenir un écart
raisonnable entre ce taux, actuellement à 0.75, et le taux de dépôt, celui
auquel les banques commerciales sont rémunérées pour déposer leurs liquidités
auprès de la BCE. En abaissant le mois dernier ce taux de dépôt à 0, les taux
d'intérêt directeur pouvaient ainsi perdre un quart de point. Les banques ont
immédiatement transféré leurs liquidités des comptes de dépôts à leurs comptes
courants (quelques 400 milliards d'euros) sans augmenter la disponibilité du
crédit, qui est l'objectif cible d'un taux de dépôt nul. En abaissant le taux
directeur à 0.25, la BCE aurait pu baisser le taux de dépôt à -0.25 en
territoire négatif. Or, cela n'aurait pas amélioré la disponibilité du crédit.
Pour autant, si d'un point de vue statique, global et comptable l'on observe un
transfert des fonds entre les comptes courants et de dépôts, les flux entre les
banques évoluent et toutes les banques ne transfèrent pas leurs liquidités de
la même manière. L'aspect qualitatif d'une baisse du taux de dépôt reste encore
opaque, ce pourquoi Mario Draghi a insisté, durant la séance de
question-réponse, sur le manque de connaissance que le comité dispose pour
cerner l'ensemble des problématiques liées à un taux de dépôt négatif. Pour
autant, le maintien du taux d'intérêt directeur s'explique avant tout par des
perspectives d'inflation faible en zone euro à moyen terme (sous les 2%) et une
faible croissance économique. Les tensions sur les rendements obligataires,
dues à une forte prime de risque justifiant éventuellement des mesures de
politiques monétaires non-conventionnelles. Un dernier engagement, favorable aux
marchés, est la disponibilité de la BCE pour renégocier son statut de séniorité
sur les dettes existantes.
Si une baisse du taux directeur
ne devrait pas intervenir, au mieux, avant le 12 septembre et la ratification
(ou non) du Mécanisme Européen de Stabilité par l'Allemagne, le mois d'août
pourrait amener deux importantes évolutions. La première est la formalisation
d'une demande par l'Espagne ou un autre pays de recourir au FESF, donc
d'activer (sous condition de l'acceptation par les chefs des gouvernements de
la zone) un éventuel programme coordonné de rachat d'actif avec la BCE. Une
seconde évolution repose sur des avancées politiques et l'apport de solutions
pour le secteur bancaire espagnol. La mise en place d'une "bad bank"
d'ici le 24 août s'affirme comme une première initiative. Le mois d'août
pourrait être plus positif. La conférence de Jackson Hole, entre les banquiers
centraux, permettra de définir une éventuelle politique monétaire coordonnée
entre les banques centrales notamment la FED et la BCE, toutes deux disposées à
racheter de nouveaux actifs financiers.
Arthur Jurus
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