La réunion de la BCE du 6
septembre a tenu ses promesses et ainsi confirmé les bonnes anticipations des
marchés boursiers comme obligataires du mois d'août.
La stabilité des prix comme priorité, l'OMT comme programme de rachat
d'actifs obligataires
La baisse des taux de 0,25 point
n'a pas été annoncée afin de maintenir une bonne qualité de transmission de la
politique monétaire suffisante, soit garder un niveau de taux ajustable selon
l'évolution du taux d'inflation légèrement supérieur à l'objectif de 2% de stabilité
des prix, et donc aussi contenir l’inflation sous-jacente (hors énergie) qui
devrait être affectée par les hausses de TVA et plus globalement de la
fiscalité indirecte dans plusieurs pays européens.
Le maintien à 0,75% du taux d'intérêt directeur a permis à la BCE de ne pas expérimenter un taux de dépôt négatif et donc de maintenir une incitation suffisante pour les banques commerciales qui conservent une opportunité d'arbitrage entre dépôt courant et prêt sur le marché interbancaire, quand bien même le crédit serait aujourd'hui plus affecté par la baisse de la demande que par le manque de liquidité donc par l'offre de crédit.
Le maintien à 0,75% du taux d'intérêt directeur a permis à la BCE de ne pas expérimenter un taux de dépôt négatif et donc de maintenir une incitation suffisante pour les banques commerciales qui conservent une opportunité d'arbitrage entre dépôt courant et prêt sur le marché interbancaire, quand bien même le crédit serait aujourd'hui plus affecté par la baisse de la demande que par le manque de liquidité donc par l'offre de crédit.
La mise en place de l'OMT
(Outright Market Transaction) se substitue à l'extension d'un SMP (Security
Market Program), ce dernier ayant été arrêté (même si toujours actif) depuis le
1er trimestre 2012. En termes de communication, les méthodes restent très
proches avec une publication hebdomadaire des achats réalisés et une
publication mensuelle plus exhaustive. Les OMT restent cependant considérées
comme des mesures conventionnelles de la politique monétaire qui s'inscrivent
dans le panel de possibilités proposées par l'open market, là où le SMP était
considéré comme un outils additionnel des interventions d'open market et non-conventionnel.
Globalement, plutôt que de lutter contre le manque de liquidité par le SMP donc
le rachat de titres publics comme privés, les OMT privilégieront les titres
publics avec une stérilisation totale des opérations (ce qui évitera un regain
d'inflation) et sans séniorité de la banque centrale européenne parmi les
autres créanciers. On pourrait regretter une mesure supplémentaire où la BCE
renoncerait à la séniorité sur les titres acquis durant le programme SMP.
Quelles sont les grandes avancées?
L'une des avancées structurelles
lors de cette réunion repose sur la conditionnalité des OMT, notamment la
contribution du FMI sur le suivi macroéconomique. Le signal envoyé est
clairement la volonté de supprimer la prime de risque liée à "l'irréversibilité"
de la zone euro et donner les moyens à chaque état de refinancer des
remboursements d'échéances obligataires qui se sont déjà trop accumulées. En
donnant plus de temps, les économies en difficulté pourront mener une cure
d'austérité plus soutenable à court terme et donner un bol d'air aux décideurs
publics dont les décisions restaient trop exposées à la sur-réactivité des
investisseurs. Les décisions prochaines de la Cour Constitutionnelle allemande
concernant la validité du MES devraient donner le feu vert à des demandes
formalisées de la part des Etats membres en difficulté et répondant aux
exigences de la BCE et du FMI. L'accompagnement du FMI est aussi une garantie
pour les allemands d'un suivi économique approprié qui exigerait une bonne
correction des déséquilibres macroéconomiques structurels des pays concernés.
Seul Jens Weidmann , Président de la Bundesbank, s'est opposé au programme
d'OMT.
En fait la supervision du FMI
conjointement aux actions de la BCE a déjà été mis en place notamment dans les
programmes de précaution (Precautionary conditioned credit line - PCCL) remis à
jour sous un autre programme similaire ("Enhanced Conditions Credit
Line") qui permettront aux pays avec de bons fondamentaux économiques mais
souffrant d'un certain nombre de déséquilibres macroéconomiques de recourir aux
marchés financiers sur une courte maturité. Le PCCL vient compléter les OMT
puisque le premier est souvent une opportunité pour les pays ne répondant pas
pleinement aux exigences du FESF ou futur MES (exigences qui permettent
aujourd’hui à un pays d’être concerné par le programme des OMT).
La semaine prochaine laissera
place à la politique européenne et la validation du MES par la Cour
Constitutionnelle Allemande. Elle sera aussi l’occasion de voir si le FOMC est
disposé à un troisième assouplissement quantitatif, les chiffres de l’emploi
demain après-midi permettront d’y voir plus clair sur les prochaines décisions.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire