23 sept. 2008

Conclusions de la CMPEPS (Stiglitz, Sen, Fitoussi - 2008)

La Commission sur la Mesure des Performances Economiques et du Progres Social (CMPEPS) présidée par Stiglitz assisté de Amartya Sen et Jean-Paul Fitoussi, se donne 4 objectifs :
- préciser les limites du PIB comme instrument de mesure
- identifier les informations supplémentaires pour définir des indicateurs pertinents
- déterminer la présentation la plus adapté
- évaluer la faisabilité d'instruments de mesure alternatifs

« La Commission » remarque deux problèmes à la mesure statistique:
- des faiblesses conceptuelles: ne recouvrant pas tout le bien-être des citoyens
- l'inégalité accentue la valeur représentative d'une "moyenne » établie par le PIB par habitant
En outre, l'indicateur statistique d'agrégat de variables peut poser des problèmes si certains échanges marchands sont limités ou inexistants et doivent se confronter aux marchés concurrentiels où les prix relatifs traduisent les valorisations relatives marginales des biens.

Les trois conclusions sur les 3 thèmes (
tirées du rapport):

1 commentaire:

  1. l'inconvénient des autres mesures comme
    - l'IDH, le PIB/hab en PPA (indice "big mac" ou pas)...c'est qu'elle s'appuient toujours sur le PIB.
    -l'IPH, indice de gini... c'est qu'elles sont plus complexes à calculer

    et que finalement ça donne toujours un indicateur, une lentille rendant compte imparfaitement de la réalité extérieur, bourré de biais et de limites.
    Ce n'est pas étonnant, on veut mesurer du qualitatif, alors que le qualitatif n'est pas quelque chose que l'on fait rentrer gentiment dans des cases, dans des chiffres.

    Mais à la rigueur, il faut bien un indicateur... mais on peut se demander plutôt que de vouloir casser ou changer le thermomètre si le thermomètre PIB n'a pas plus qu'un pouvoir de reporting. En effet, chaque outils de mesure a aussi un effet incitatif: tu regardes la réalité par ce filtre, donc tu agis pour améliorer ton score avec ce filtre... Finalement la mesure PIB n'est pas mauvais en soit, tous les indicateurs sont des mauvais outils de reporting de la réalité infiniment complexe, mais il est mauvais car c'est un artefact incitatif (Weick et Svieringa, 1987) qui fait agir nos gouvernements avec une mentalité productiviste peu soucieuse de l'environnement et donc des générations futures ET de nos traditions et donc des générations passées.

    Le problème n'est pas dans la qualité de reporting puisque même si on améliore dans l'absolu sa qualité en relatif le reporting sera toujours aussi mauvais car la réalité est infiniment complexe: 1/infini=10/infini=0, mais c'est dans l'aspect incitatif du trou de serrure dans lequel on regarde qui a long terme peut avoir des conséquences immenses (cf théorie du chaos, Gleick et Compagnie).

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