21 oct. 2008

Coordination et Responsabilité de la politique macroéconomique

La différence entre les Etats-Unis et l’Europe n’est pas seulement l’indépendance entre politique budgétaire et monétaire mais aussi la crédibilité qui en découle. En outre, les relations entre le secrétaire au trésor américain et le président de la réserve fédérale sont beaucoup plus proches que ceux des dirigeants des Etats membres avec le président de la BCE. C’est du moins ce qu’on peut déduire des notes de Rubin (2003), ancien secrétaire au trésor de Bill Clinton.

L’enjeu sous-jacent est en faite l’identification du responsable en cas de conjoncture défavorable. En Europe il s’agira toujours de l’indépendance de la BCE et ainsi de Jean-Claude Trichet ; aux Etats-Unis, Alan Greenspan pourtant ancien président de la FED est aujourd’hui vu comme en partie responsable de la crise des subprimes (2007). Ce problème d’identification peut toutefois reposer sur l’élection d’un président de l’Eurogroupe (Jean-Claude Juncker) en 2005 suite au Traité constitutionnel de 2004. Plus largement deux arguments co-existent. Le premier d’ordre politique se rapporte au dire de Dominique Strauss Kahn alors ministre de l’économie et des finances françaises « en l’absence d’autorité politique établie et reconnue, la BCE aurait tôt fait d’être perçue par l’opinion publique comme l’unique institution européenne responsable en matière de politique macroéconomique….cette contradiction (…) finirait par restreindre la marge de manœuvre de la BCE » (STRAUSS-KAHN, 1998). Le second argument, cette fois d’ordre économique, rapporte un équilibre de Nash via un jeu non coopératif à court terme entre les gouvernements des Etats membres et la banque centrale. La coordination permettant dès lors de rétablir l’équilibre de premier rang. Par exemple le Traité de Maastricht explicite une coordination moindre mais nécessaires sur les échanges d’informations (pour éviter les problèmes d’asymétrie informationnel), enfin les règles budgétaires et le PSC doivent répondre à une logique de long terme, notamment via des règles prudentielles n’exposant pas les économies à des politiques discrétionnaires, non efficaces (KYDLAND, PRESCOTT 1977).

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