18 janv. 2009

2 petites remarques sur Artus et Dehove

Patrick Artus nuance les effets bénéfiques des politiques de relance expansionniste adoptées par la plupart des pays industrialisés. Si à moyen terme de nombreuses faillites bancaires seront évitées et le financement de l'économie fluidifié, à long terme deux débouchés peuvent être anticipés. Le premier est que la hausse de la dette publique contractée par les différents pays adoptant ces politiques économiques se répercutera sur les taux d'intérêt à long terme, qui s'élèveront. D'où des marges de manœuvre budgétaire réduites. Le second effet de long terme est la formation de nouvelles bulles résultantes des liquidités que les agents ayant actuellement un degré d'aversion au risque élevé conservent. Des bulles pouvant toucher par exemple le marché des matières premières.

Dans un tout autre registre. J'ai lu le rapport du CAE sur les crises financières datant de novembre 2004 rédigé par BOYER, PLIHON et DEHOVE. Parmi les études rapportées, celle de Dehove m'a marquée. Elle montre que la fin des accords de Bretton Woods avec le passage au système de change n'a pas permis une grande amélioration des crises de change ou bancaires. Si le passage au change flexible devait en fait permettre d'atténuer les crises de change, il a maintenu leur fréquence et même augmenter le nombre de crises bancaires et donc le risque de double crises dites jumelles.

1 commentaire:

  1. C'est bien connu, c'est un peu comme les ratios cook et McDonnough ou comme les normes IFRS, si ça avait un effet ce type de contrôles patch-work ça se saurait.
    On rajoute des contrôles, des normes, des artefacts pour justifier notre place aux parlements ou à la tête d'un pays... mais c'est bien connu ces types de contrôles ne sont efficaces que si l'on met en place un organisme d'audit qui fait aléatoirement des contrôles (Chow, Hirst et Shields, 1995). Mais, bon, le tirage de l'entreprise auditée est tout sauf aléatoire, il est tout sauf rigoureux cette audit et les amendes sont tout sauf disuasives pour des sociétés qui touche autant.
    Ce qu'il faudrait c'est plus un mécanisme de rémunérations/contrôles à la Weitzman(1976) simplifié à la Bishop et Waller(1990)...c'est à dire que le mec qui gère son fond de pension, sa banque, son pooling de porteur, ben chaque année il fixe un objectif et si à la fin de l'année l'écart est négatif et supérieur à 5%, ben on le paye 0. Par contre, quand c'est mieux ben on le paye légèrement mieux pour avoir dépassé ses espérances. Ce type de contrat serait parfait pour ceux à la tête d'une entreprise car ils ne marchent que lorsqu'il n'y a qu'une seule personne à ce niveau de subordination.

    Pour les niveaux inférieurs où il y a plus de subalterne, un mécanisme incitatif de type Groves et Loeb(1979) serait particulièrement adapté puisqu'il a montré dans de nombreuses expérimentations son efficacité. Par contre bizarrement, rare sont les entreprises qui ont mis ce mécanisme en place...Je sais pas pourquoi mais je crois que ça doit faire parti des endroits où quand on gagne plus que prévu c'est grace à moi, mais quand on gagne moins que prévu c'est la faute à des facteurs extérieurs...c'est le fameux "Self selecting Bias" mis en avant par Wylie(1979) sur l'intelligence (95% des gens se déclarent avoir une intelligence au dessus de la moyenne), par Guérin(1994) pour les qualités de conducteur (50% des gens après avoir eu un accident occasionnant la mort de quelqu'un continue à se dire conducteur au dessus de la moyenne)...

    C'est ça le pire, ne pas admettre qu'on puisse être sanctionné pour avoir mal fait...

    Pour en revenir aux crises tant qu'on continuera à ne pas sanctionner les mauvais chiffres violemment il y aura toujours le risque de voir s'effondrer notre système comme l'URSS a vu le sien s'effondrer!

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