25 mai 2009

Rodrik: politiques industrielles dans les PVD et coordination internationale

Intéressant article de Rodrik sur Project Syndicate. Celui-ci évoque la croissance économique des pays en voie de développement pouvant s'établir de 3 manières. La première est l'emprunt à l'étranger qui a comme inconvénients une forte contrainte extérieure et une contrainte de taux de change. La seconde est la production de marchandise qui nécessite de solides institutions. Enfin la troisième manière est la restructuration des industries et la diversification des activités. Rodrik importante de marchandise peut entraîner un décalage entre l'épargne et l'investissement. La troisième solution serait donc la plus efficace à long terme, l'économiste américain utilise le cas de la croissance économique chinoise qu'il renvoie à un caractère "productiviste" combinant devises sous-évaluées, politiques industrielles et contrôles financiers. La Chine a pu développer des industries diversifiées avec une balance commerciale excédentaire au prix d'un change sous-évalué. Là où veut en venir Rodrik c'est qu'il est nécessaire de limiter les déséquilibres macroéconomiques des balances de paiement mais qu'il est tout autant préférable de voir la production de biens et services augmenter; en outre devrait-on sacrifier le mode de développement des pays émergents au profit d'un équilibre macroéconomique à l'échelle internationale? En fait il n'y a pas de dilemme. La croissance des pays en développement se fonde essentiellement sur une devise sous-évaluée qui permet d'augmenter la production de biens et services de manière durable au prix d'une consommation intérieure moins forte, d'où un excédent commercial. En intervenant par de nouvelles politiques industrielles, comme en infrastructures par exemple, il deviendrait possible de s'affranchir de la contrainte de sorte qu'il soit possible de concilier demande domestique et étrangère, forte production de biens et services, appréciation du taux de change et stabilité des fondements macroéconomiques. La seule concession serait alors d'imposer aux pays industrialisés des politiques axées sur le taux de change au dépend de celle industrielles. Mises à part les difficultés à établir une coordination si importante à l'échelle internationale, concilier politique industrielle et politique de change relève déjà du haut vol pour certains pays notamment dans le cas de l'Union Européenne où les décisions se partagent entre celles centralisées et celles décentralisées. La politique japonaise, essentiellement monétaire puis budgétaire, aurait tout autant du mal à s'adapter à ce schéma. Au final, seul les Etats-Unis disposeraient de marges de manoeuvre suffisantes pour pouvoir escompter de tels plans mais le manque de moyen des partenaires commerciaux rendraient rapidement l'idée obsolète.

2 commentaires:

  1. Il ne s'agit pas de Greg, mais de Dani

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  2. Ouep il m'arrive souvent de confondre les deux, j'ai toujours eu un blocage, c'est comme ça..Merci bien!

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