Benjamin Jones, Melissa Dell et Benjamin Olken évoquent les difficultés de répondre à la problématique: le changement climatique affecte t-il la croissance économique des pays? Ils introduisent le sujet en montrant que quantifier un changement climatique reste difficile, en outre que le coût d'opportunité de ne pas adopter des politiques environnementales n'est pas évident de telle sorte qu'il est sans doute préférable de se prévenir contre ces aléas. Trois analyses peuvent être tirées de cet article. Premièrement il est évalué qu'une hausse d'une unité mesurée en degré celsius causerait une perte 8,5% du PIB par tête (Dell, Jones, Olken 2009) pour les pays pauvres et géographiquement proche de l'équateur. D'autre part cette relation est d'autant plus complexe qu'il faut considérer les interdépendances entre différentes variables: institutions, politiques commerciales et climats. Secondement, quantifier les variations des effets climatiques pour ensuite les agréger afin d'obtenir un effet net sur les revenus nationaux peut s'affirmer être une seconde méthode crédible pour répondre à la causalité réchauffement climatique - croissance économique (Mendelsohn 2000, Nordhaus et Boyer 2000). Cette dernière solution est la plus utilisée par les politiques économiques. Leurs limites sont que si la littérature habituelle distingue bien de très nombreuses variables autant sociales (interactions entre individus), politiques (institutions) , économiques (productivité) voire même sanitaires (mortalité) il n'en reste pas moins qu'elles ne sont pas incorporées au modèle. Enfin une troisième possibilité est celle d'étudier les fluctuations historiques des températures dans chaque pays depuis 50 ans pour évaluer leur impact sur le revenu national ce qui permettrait d'isoler certaines interdépendances notamment entre chaque pays.
Au final les auteurs tirent deux conclusions de leur analyse. D'une part une plus forte augmentation de la température dans un pays aura d'autant plus d'effet négatif sur sa croissance économique que pour un pays supportant une moins forte poussée de chaleur. Mais cet effet ne sera évident que pour les pays pauvres (les études montrant que une augmentation de 1 degré celsius implique une baisse de 1,1 point de PIB). D'autre part le climat affecte la croissance en limitant la croissance effective (comme dans l'agriculture où la production reste dépendante des aléas climatiques pour de nombreuses activités) et en limitant la croissance potentielle (gains de productivité, investissements et institutions).
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