Eurobrief, société de conseil spécialisée dans les affaires européennes, organisait une conférence à la Questure de l'Assemblée Nationale mardi matin. Les participants au débat étaient Jean-François Jamet (co-auteur de l'étude de Eurobrief), François Momboisse (Président de la FEVAD), Alexander Von Schirmeister (Directeur Général d'eBay France) et Philippe Manière (consultant au cabinet FootPrint Consultants). Etant invité mais ne pouvant pas y assister, nous avons tout de même pu obtenir un compte-rendu des discussions. La problématique proposée était: La France peut-elle devenir un leader du e-commerce en Europe? L'une des idées sous-jacentes étant de savoir si le-commerce pouvait s'avérer être un outil de sortie de crise. L'étude de Eurobrief vise à évaluer l'impact de l'apparition et du développement du e-commerce et d'apporter un comparatif entre les différents pays européens notamment avec le Royaume-Uni leader du marché, l'Allemagne premier partenaire commercial de la France, la Suède dont l'investissement est fortement orienté vers l'innovation, l'Espagne supposée représentative des pays latins les moins avancés au niveau technologique et une moyenne de l'UE.
Un premier constat est que la France accuse un important retard entre le niveau effectif du e-commerce dans le pays et ses capacités potentielles. En outre, la France serait en période de rattrapage puisque en retrait de 11 points sur le niveau de pénétration du e-commerce comparé au Royaume-Uni ou l’Allemagne (40% contre 51 à 59% respectivement). Cet effet de rattrapage est perceptible par le niveau d'emploi qui a doublé de 2004 à 2008 avec 20 000 emplois directs et 60 000 emplois en aval ou en amont. D'autre part une entreprise sur 5 en 2008 a eu recours au e-commerce pour réaliser plus de 1% de leurs achats; Il faut donc encourager l'incitation au progrès technique, à la réglementation et apporter plus d'attention à la perception du marché par les entreprises et les particuliers. Cet effort permettrait notamment d'adapter l'offre à la demande (commerce interentreprises, sites internet) et accroître la productivité des entreprises.
Le e-commerce est un outil de sortie de crise car il augmenterait le pouvoir d'achat donc relancerait la demande. La vente discount, la vente aux enchères, les marchés d'occasion sont accessibles à des millions de consommateurs. Aussi Eurobrief considère que l'extension du e-commerce amène une extension de l'offre assurant sa diversification et donc une augmentation potentielle de la satisfaction des ménages. En cela la politique de relance pourrait inscrire une promotion du commerce électronique parmi ses objectifs de part des objectifs de réduction des coûts de transaction, de diversification des produits, d'adéquation entre l'offre et la demande. En outre le e-commerce permettrait une meilleure politique de la concurrence.
A l'échelle européenne, il semblerait que chaque pays ait intérêt à inscrire le e-commerce comme impératif. Ce marché serait source d'accroissement des échanges dans le marché intérieur européen, s'inscrirait dans les objectifs de technologies numériques et d'investissements liés à l'innovation et indirectement rejoindrait certains points précis liés aux plans de relance comme les politiques d'aménagement du territoire, le pouvoir d'achat, voire même l'environnement. Un dernier point assez développé par la suite puisque l'étude de Eurobrief propose d'étendre des indicateurs de prix-carbone aux biens vendus sur le e-commerce pour mieux informer le consommateur et l'aider dans ses arbitrages. Ces choix devant l'inciter à consommer davantage par le e-commerce que par le commerce traditionnel. Ces données comparatives sont donc une nécessité et vont donner lieu à des études menées par l’INSEE.
La fin du débat s'intéresse particulièrement à l'offre et conseille d'apporter une aide à la formation pour la pratique du e-commerce, des aides aux entreprises pour les guider dans leurs démarches ainsi qu'une aide administrative et juridique. L'aspect fiscal n'étant apparemment pas développé au cours des discussions.
Si la France n’est pas leader, son processus de rattrapage est tel que les politiques de relance du gouvernement français représentent de nouvelles opportunités pour le développement de ce type de commerce et permettraient à terme de recoller à des pays comme le Royaume-Uni et l’Allemagne. De nombreux efforts doivent être réalisés pour faire adopter une meilleure perception du e-commerce par la population française. Cela nécessiterait de renforcer la sécurité des échanges, accroître l’information et donc établir davantage de comparatif vis-à-vis des prix pratiqués par le commerce traditionnel. Aussi peut-on envisager une consommation du e-commerce aussi importante que pour le commerce traditionnel, n'existe t-il pas d'autres variables plus importantes et non considérées par ces études comparatives?
Une autre variable à prendre en compte? Peut-être les politiques de discrimination tarifaire de ces discounteurs-qui-gagnent-à-ne-pas-être-connus. http://www.optimum-blog.net/post/2009/05/02/Ces-discounteurs-qui-gagnent-a-ne-pas-etre-connu .
RépondreSupprimerMerci pour le lien qui est un bon voire meilleur prolongement que le billet. Comme le conclu Optimum, les discouters n'ont pas intérêt à faire de la pub pour ne pas discriminer trop sévèrement la clientèle des grands groupes. Je viens de regarder un cas typique généralement cité: cdiscount. Effectivement le capital est détenu à 60% par le groupe Casino..
RépondreSupprimerPour revenir au sujet: "e-commerce comme outil de sortie de crise", il permettrait aux consommateurs de moins subir la crise mais à terme (soit pour la pol eco) ses effets sont quasi nuls puisque si chaque site discount est détenu par un grand groupe rien n'indique que les sommes dépensés par l'Etat pour le e-commerce seront effectivement utilisées pour ces sites en particulier.