24 janv. 2011

Quel prix pour l'électricité? (3/3)


La durée de marginalité nucléaire peut être estimée en temps. Par exemple on suppose que le parc nucléaire optimal correspond à une durée de marginalité nucléaire de 30%. Dit d’une manière différente ce parc correspond à une demande inférieure à l’offre maximum et potentielle 30% du temps. Les capacités de production suffisent donc. Les 70% du temps restant correspondent à l’utilisation d’autres techniques pour pallier l’insuffisance de la production d’électricité par le parc nucléaire. L’intérêt est ici de constater que 70% du temps suffisent à couvrir les coûts fixes (fixes car les capacités « nucléaires » ne sont alors pas utilisées) du parc nucléaire optimal durant la période de marginalité des autres techniques de production. C’est à dire que le coût marginal thermique détermine le prix qui suffit à rembourser les coûts fixes. On peut alors distinguer deux types de rentes.


La première est la rente de rareté et correspond à une situation où le parc nucléaire n’est pas optimal : la durée de marginalité du parc nucléaire peut alors être inférieure ou supérieure à la durée optimale. Cette situation peut être permanente voire temporaire si l’ajustement entre l’offre et la demande nécessite une certaine période. Nous proposons deux cas.

Par exemple une hausse des énergies fossiles va élever les prix proposés. En la période t, la demande va diminuer et donc la durée de marginalité du parc nucléaire va augmenter. L’offre ne s’ajustant pas, la durée de marginalité reste identique au niveau de la période t-1. En outre les producteurs n’adaptent pas leur processus productif aux fluctuations de la demande ce qui leur permet de dégager une rente supplémentaire dite rente relative.

Un autre exemple, si la demande augmente alors la durée de marginalité du nucléaire va diminuer (les capacités de production ne suffisent plus). Si la capacité nucléaire reste inchangée alors la rente de rareté correspond à la durée de marginalité des moyens thermiques supplémentaires (celle qui se substitue à la différence de la durée nucléaire entre la période t-1 et la période t…).

Pour généraliser on obtient une rente de rareté lorsque la durée de marginalité du parc nucléaire est inférieure à la durée de marginalité optimale du nucléaire.

La seconde rente existante est celle de monopole ou d’oligopole. Si la durée de marginalité du nucléaire correspond à un prix supérieur à son coût marginal (du fait d’une faible concurrence) alors on se trouve dans cette seconde situation.

On peut toutefois disposer d’une rente de rareté et d’une rente de monopole. L’évolution de la demande peut augmenter ou diminuer la durée de marginalité du parc nucléaire optimal. Selon le degré de concurrence établi sur le marché, les prix peuvent devenir supérieur au coût marginal. La situation la plus difficile (voire extrême !) pour les consommateurs correspond à une hausse des énergies fossiles précédant une durée de marginalité constante sur toutes les périodes qui s’accompagne en prime d’un prix supérieur au coût marginal.

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