21 déc. 2009

Copenhague ou l'énorme gâchis

La conférence de Copenhague est un profond échec. Nous étions conscient, sur ce blog, que les effets des négociations ne seraient pas aussi fort que les espérances placées par de nombreux groupes collectifs. Nous avions publiés un billet portant sur les conditions d'un succès de la conférence de Copenhague. Voici le constat à établir:

1) Effet d'apprentissage à Kyoto: l'engagement sur la réduction des gaz à effet de serre va être défini unilatéralement par chaque Etat, comme à Kyoto. Aussi l'objectif (le seul crédible) qui vise à contenir la hausse des températures à 2 degrés ne s'est accompagné d'aucune modalité formelle avec pour seule promesse une pseudo-gouvernance évoquée rapidement et sans aucun approfondissement. Un pur effet d'annonce.
Il n'y a pas eu d'engagement multilatéral donc aucun effet d'apprentissage.

2) Un cadre incitatif et contraignant: aucun projet de taxation, aucun système de prix par un marché de droit d'émission négociable. On était déjà très pessimiste en escomptant uniquement la mise en place d'un marché sans fixer des modalités précises sur le financement. Aucune structure n'est annoncée.
Il n'y a pas eu le moindre cadre incitatif et contraignant proposé sur la table des négociations.

3) Répartir le financement des opérations. Le soutien pour la croissance économique et les technologies vertes a été proposé et accepté par les pays dits "industrialisés": 30 milliards de dollars sur 2 ans ajoutés aux 100 milliards de dollars annuels pour 2020 pour financer des projets de développement écologiques et adapter le développement des pays les moins avancés. Cette troisième condition n'était pas la plus difficile à atteindre. Voici déjà une quarantaine d'année que ces politiques publiques d'aide au développement coexistent et se renouvellent chaque année.
Il y a eu l'annonce d'un financement pour les pays les moins développés, les modalités devront être définies en juin 2010 à Bonn ou fin 2010 à Mexico.

Sur notre grille d'analyse (loin d'être exhaustive), une seule condition sur trois est respectée. Celle-ci porte sur des politiques publiques, comme nous le disions, mise en place depuis plusieurs années. Si on peut les considérer comme des engagements à part entière il n'en demeure pas moins qu'il ne s'agit pas d'une avancée considérable suffisante pour se satisfaire d'un faible succès des négociations.

La conférence de Copenhague n'est pas seulement un échec, c'est tout simplement un énorme gâchis. Ne serait-ce qu'en France, les dépenses publiques nécessaires pour préparer cette réunion, les spécialistes consultés à cette occasion n'ont malheureusement pas suffit à satisfaire la moindre requête du gouvernement français (si ce n'est une nouvelle fois l'aide aux pays en développement). Une inefficacité au frais du contribuable. Une inefficacité au grand frais de nombreux contribuables dans le monde.

L'issue de la conférence porte aussi sur la déception à l'égard de nombreux pays notamment la Chine à l'origine d'un blocage très important des négociations mais aussi du gouvernement américain saisissant l'occasion d'un évènement planétaire pour rediscuter de diplomatie militaire avec les russes. Si la France se sert la ceinture sans que les américains ne s'investissent, c'est inutile. Si la France et les Etats-Unis supportent de nombreuses contraintes sans qu'aucun effort de la Chine ne soit produit, c'est davantage inutile. En somme, le seul fait qu'aucun engagement multilatéral n'est résulté de cette réunion de l'ONU est un échec.
A.J.

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