Le pouvoir de marché est la capacité d’une entreprise à fixer des prix supérieurs à ses coûts. Plus l’écart entre le prix d’offre et le coût de production est grand, plus important est le pouvoir de marché.
La politique publique peut être divisée sous trois formes : la régulation, la politique de la concurrence et la politique industrielle. Le billet d’aujourd’hui traitera de la distinction entre ces différents types de politiques publiques. L’objectif de ces dernières est d’éviter des conséquences négatives du pouvoir du marché sur le bien-être général. Le plus souvent on considère que si le surplus du consommateur est lésé au profit du producteur alors la politique publique est justifiée. Ici, nous considérons la politique publique dans un sens plus large.
La régulation vise à déterminer des situations de monopole ou d’oligopole pour agir en imposant des sanctions (comme une baisse des prix ou des mesures incitatives comme la méthode du price-cap). L’idée générale est que si une entreprise veut augmenter ses prix alors l’autorité publique doit valider sa proposition relativement au pouvoir de marché potentiel que l’entreprise pourrait obtenir.
La politique de la concurrence est plus large car elle cherche non seulement à sanctionner ou superviser les conditions concurrentielles des marchés mais aussi à les prévenir. Par exemple l’OFT (Office of Fair Trading) qui protège les consommateurs anglais a examiné dans les années 2000 les stratégies de croissance du Times. Ce département observe ainsi que la stratégie de prix du Times est offensive : ces rivaux ont soit fait faillites soit supportent des difficultés (Independent, The Daily Telegraph, The Guardian). En outre le pouvoir de marché du Times (ou la part dans le marché des quotidiens britanniques) a augmenté. L’OFT a deux solutions. La première est de sanctionner financièrement, proposition peu efficace pour inciter à long terme à un respect des conditions concurrentiels (par exemple si le profit consécutif à la poursuite de cette stratégie de prix est supérieur aux différentes pénalités imposées sur le moyen/long terme. Le département décide alors d’imposer au Times des contraintes informationnelles. Le quotidien est alors obligé d’informer l’OFT de ses stratégies futures (réduction des prix) et de les justifier.
Le problème de la régulation ou de la politique de la concurrence est mis en évidence par l’Ecole de Chicago qui considère au contraire qu’en intervenant sur des marchés par nature concurrentiels, l’autorité publique nuit aux consommateurs en protégeant les intérêts des entreprises. Le troisième proche montre que l’autorité publique peut intervenir pour favoriser certaines entreprises : c’est la politique industrielle.
La politique industrielle vise à promouvoir non pas des marchés concurrentiels mais à renforcer la capacité des entreprises à être plus compétitives sur un marché. Le cas très largement repris est celui d’Airbus qui a réussi à déstabiliser Boeing, pourtant présent dans le secteur aéronautique depuis des dizaines d’années. L’aspect positif de la politique industrielle est qu’elle favorise les exportations et donc potentiellement favorise des gains à l’échange dans le commerce international. En revanche les cas d’échecs sont nombreux (comme le projet de 5ème génération des ordinateurs dans les années 80 mené par le MITI – le ministère de l’industrie japonaise et du commerce avec l’étranger).
A.J.
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