En économie industrielle existent de nombreuses analyses des comportements des firmes. En particulier il est intéressant de s'intéresser au concept de prédation. Une entreprise qui détient un monopole ne peut pas prévenir les entrées sur le marché où elle exerce. En revanche elle peut inciter les firmes entrantes à rapidement sortir du marché.
Un cas repris par Luis Cabral est celui de EasyJet. Cette entreprise vise à proposer des tickets d'avion à bas coût (les fameuses compagnies aériennes "low-cost" qui depuis de nombreuses années augmentent considérablement leur part de marché). Dans les années 90 EasyJet tente de s'introduire sur le marché des lignes aériennes Londres-Amsterdam dont presque la moitié des billets est vendue alors par KLM (40%). Malgré une publicité ciblée et bien préparée, EasyJet n'a pas réussie à s'installer durablement sur ce marché puisque KLM a pratiqué des prix inférieurs à ses coûts en réponses aux tickets bas-coûts de EasyJet. Cette dernière compagnie , accumulant des pertes, s'est finalement retirée du marché. C'est un exemple de prédation où KLM a conforté une position quasi-monopolistique sur un marché particulier.
Il convient de s'interroger sur la caractéristique du prix de prédation. En l'occurrence, comment KLM a choisi un prix à un niveau tel que EasyJet a finalement due se retirer du marché? Et surtout, est-ce que ce prix est réellement la cause de cette exclusion? En principe, dans un marché sans conspiration entre les différents offreurs, l'augmentation des firmes sur le marché doit faire baisser le prix de monopole au niveau du coût marginal. La stratégie d'Easy Jet est de proposer des tickets bas coûts ce qui implique de faibles marges. Cette concurrence a imposé à KLM d'importantes pertes justifiées une fois qu'Easy Jet est sortie du marché. Pour résumé, les faibles marges dégagées par Easy Jet ne permettaient pas de rester compétitif à long terme. Cependant, on ne peut pas vraiment affirmer que cette stratégie offensive de KLM est la cause principale de la sortie de Easy Jet. En l'occurrence, il est probable que ce prix de prédation a accentué la probabilité d'une exclusion mais il n'est pas évident que ce prix était réellement anti-compétitif. Il s'agit ici d'un problème essentiel depuis de nombreuses années en économie industrielle: comment distinguer les comportements pro-compétitifs à ceux anti-concurrentiels?
A.J.
Il serait aussi intéressant sur le modèle d'easyJet, modèle "low cost" qui lui permmet de concurrencer les compagnies régulière type KLM ou BA. Récement la justice française à condamné easyJet à 227 000€ d'amendes pour travail dissimulé... Des méthodes parfois illégales pour être plus compétitif...
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