10 mars 2010

La Prédation vue par l'Ecole de Chicago

Pour donner suite au comportement de prédation de KLM sur EasyJet, l'Ecole de Chicago considère que le prédateur rationnel ne devrait jamais engager de situation de prédation.

Pour justifier cette idée, on suppose 2 périodes avec 2 entreprises: la firme (qui détenait le monopole du marché) et l'entrant (nouveau concurrent). Dans la 1ère période la firme décide ou non de baisser ses prix. Si elle baisse ses prix alors elle enregistre des pertes. Si elle n'est pas agressive alors il y a une situation de duopole où chacun perçoit un profit. En 2nd période si l'entrant sort alors la firme retrouve son profit de monopole. Si l'entrant ne sort pas, évidemment, le duopole persiste. C'est assez simple.

Si la nouvelle entreprise décide de rester en 2nd période alors la stratégie optimale de la firme qui détenait auparavant le monopole est de ne pas se montrer agressive. L'incitation d'une stratégie offensive par la firme ne dissuadera pas l'entrant qui pourra inter-temporellement ajuster son budget entre ses pertes et les gains enregistrés en 1ère période (à l'aide d'une banque par exemple). Il n'y a dès lors aucune raison de voir apparaître une situation de monopole en 3ème période. En résumé, mieux vaut ne pas se montrer agressif dès la 1ère période pour conserver un profit moyen raisonnable sur plusieurs périodes.

Alors comment expliquer que certains entreprises entrent sur un marché pour finalement être contrainte d'en sortir? L'Ecole de Chicago avance que c'est l'effet concurrentiel et la baisse de la concentration du marché qui implique une baisse des prix et donc des pertes éventuelles pour chaque entreprise. Celles disposant des plus faibles marges seront alors les premières à sortir. Cette réflexion se fonde sur les hypothèses d'une information parfaite et d'une parfaite rationalité des agents concernés. A cette première nuance on peut ajouter que ce raisonnement se fonde sur un troisième acteur: l'intermédiaire financier qui permet d'ajuster le budget sur plusieurs périodes. En outre il s'agit aussi de supposer que ces intermédiaires répondent toujours aux demandes de prêts des firmes en situation oligopolistique.
A.J.

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