Bonne synthèse de Laurence Boone sur Telos au sujet de la dépréciation actuelle de l'euro. Une première réflexion porte sur les échanges entre l'euro et le reste du monde: la dépréciation de la devise euro-dollar favorise-t-elle le commerce? Oui car la dépréciation du dollar en 2009 a limité les échanges entre l'Europe et l'Asie donc une situation inverse ne peut que faciliter une reprise. Mais les échanges de la zone euro ne dépendent que faiblement du taux de change tout simplement car plus de 85% du PIB de la zone euro est obtenu à partir des échanges entre chacun de ses membres, et non en fonction du reste du monde.
Une seconde réflexion porte sur les portefeuilles des agents européens libellés en dollars. L'impact est modeste pour ces actifs détenus qui représentent une faible part de la production européenne. En revanche, tous les pays disposant de prêts en dollars vont supporter un alourdissement de leurs charges. comme l'Espagne, la Grèce ou le Portugal justement. Seule l'Irlande peut y trouver son compte car ses échanges commerciaux vont s'accroître (investissements directs en provenance des Etats-Unis). Mais est-ce une bonne chose de jouer cavalier seul? De même l'Allemagne va voir ses échanges s'accroître avec une augmentation de ses exportations. On voit dès lors que l'impact de la dépréciation de l'euro est négatif en globalité mais positif pour des cas particuliers. Comme Laurence Boone le souligne, cette dépréciation souligne avant tout les déséquilibres internes entre pays nés d'importants différentiels de compétitivité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire