4 juil. 2008

Critère de convergence et ZMO

La publication du dernier billet de politique économique portant sur la théorie de la zone monétaire optimale (ZMO) appliquée à la zone euro n 'a semble toute pas attirée de critique. Pourtant, et dans les faits, l'interprétation antérieurement proposée n'explique pas le processus de convergence des Etats candidats à l'adhésion.

La zone euro ne résulte pas de l'arbitrage proposé par Mundell mais des critères de convergence de Maastricht. Aussi les critères d'inflation faible, de taux de change stables et de risques sur l'indépendance de la banque centrale ont davantage pesé, le triangle d'incompatibilité du même auteur constitue un outil meilleur pour comprendre le processus décisionnel.

En revanche, la théorie des zones monétaires optimales a été utilisé par le Royaume-Uni en 1997 pour repousser son entrée dans cette même zone. Cinq critères ont alors été défini, en dehors de ceux de Maastricht:
- la flexibilité de l'économie britannique est-elle suffisante?
- Est-ce que l'investissement sera favorisé?
- La structure économique peut-elle supporter la politique monétaire indépendante de la BCE?
- Quels effets sur la compétitivité du secteur financier?
- La croissance profitera t-elle de l'adhésion à l'euro?

Deux conclusions. D'une part il existe bien des gains que ce soit pour l'investissement, le secteur financier soit pour la croissance. Mais d'autre part, rien n'indique que ces gains soient suffisamment durable pour légitimer l'adhésion du pays à cette union monétaire.

4 commentaires:

  1. On voit donc bien qu'il y a des avantages pour les britanniques à adopter l'Euro mais qu'il restent réticents en raison d'incertitudes.
    Est-ce qu'on peut imaginer un passage à l'Euro de la Grande-Bretagne, pour des critères uniquement économiques (exceptés les critères politiques)? Et si oui, rapidement ou à long terme ?

    On se dit au vu du texte que ce refus d'adhésion à la zone Euro est plus politique qu'économique ... ?

    RépondreSupprimer
  2. A vrai dire, je n'ai pas tellement réfléchi sur les arguments proprement politique car l'intégration dans la zone euro ne dépend que du domaine économique à mon sens. Aucune question de politique internationale n'y trouve sa place, du moins la seule chose qu'on peut ajouter est que ce type d'intégration représente une certaine continuité voire une conformité des Etats membres pour l'Union européenne^.

    --> "Est-ce qu'on peut imaginer un passage à l'Euro de la Grande-Bretagne, pour des critères uniquement économiques (exceptés les critères politiques)? Et si oui, rapidement ou à long terme ? "
    Tu sous-entend justement qu'il y a d'autres critères que économiques qui ont joué dans le refus britannique?

    Les anglais ont considéré que l'union monétaire avaient des avantages: à taux de change fixe les coûts de transaction diminuent, les échanges à l'échelle européenne sont facilitées ou encore l'incertitude est réduite du fait du taux de change, justement, qui ne fluctue pas. La libéralisation des capitaux apportent du financement en provenance de l'étranger. Ces capitaux peuvent soit être attirés par la libéralisation des échanges dans l'UE soit par des taux d'intérêt domestique attractif ce qui permettrait d'obtenir des capitaux en provenance des Etats-Unis ou de Chine. Or en s'unifiant le taux d'intérêt devient commun à 16 pays différents, qui peut affirmer que le Royaume-Unis en bénéficiera suffisament au dépend de la France ou l'Allemagne? C'est un exemple de problématique qui réclame arbitrage.

    D'autre part les cinq critères sont pour la plupart à relativiser. La flexibilité de l'économie britannique est-elle suffisante? Si ce n'est pas le cas au Royaume-Unis alors ce serait un faux prétexte, c'est un pays très ouvert à ce sujet. D'autre part, qu'entendent-ils par flexibilité? Autre critère: la structure économique peut-elle supporter la politique monétaire indépendante de la BCE? En d'autre terme, est-ce que les gouvernements anglais sont prêts à agir selon les contraintes de la BCE concernant la masse monétaire en circulation, les taux d'intérêts? Ce qui soulève d'une part une impossibilité de contrôler l'inflation et une impossibilité de relancer l'investissement si le taux d'intérêt est trop élever (principe du multiplicateur d'investissement keynésien).

    Donc pour répondre davantage à ta question, les gains économiques sont là mais le problème reste que des incertitudes, indépendantes des résultats que peut proposer la théorie de Mundell, subsistent et mettent en cause la durabilité de tels gains.

    On a vu que dans les pays de l'Est à économie autrefois planifiée, la transition à l'économie de marché à fait diminuer le PIB en volume référencé sur une année donnée (disons 95) pendant 3 ans, la situation s'est ensuite inversée avec une hausse du PIB durable depuis. On pourrait bien penser à l'inverse, que l'entrée des britanniques dans la zone monétaire augmentent l'investissement et la croissance d'un certain pourcentage puis s'atténue ensuite pour ensuite diminuer. C'est une hypothèse rapide et improbable. Mais cela montre que l'horizon temporel dans de tels arbitrages est nécessaire, et ce sur quoi les anglais se sont fondés.

    RépondreSupprimer
  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  4. Comme tu viens de le montrer, il y a énormément d'avantages économiques à tirer de l'alignement sur l'Euro pour les Britanniques.
    C'est ce qui me fait penser à un motif politique pour renoncer à de tels avantages ... et je pense notamment au fait que de passer à l'Euro signifierait pour les Britanniques une participation plus grande à l'UE, alors qu'ils ont toujours souhaité en être à la marge, pour un motif politique: la proximité avec les Américains.

    Après la question est de savoir si cette proximité avec les Etats-Unis est politique - historique - culturelle, ou simplement économique ...

    RépondreSupprimer