3 mars 2011

Fonds ISR et mesure des bénéfices/coûts sociaux

Jacques Crémer et Christian Gollier se lancent sur le sujet d'une "finance plus responsable". A l'opposé des multiples chroniques publiées ces derniers mois, celle-ci s'avère crédible et surtout porteuse de nouvelles solutions. Les économistes évoquent le cas des fonds d'Investissement Socialement Responsable (ISR). L'objectif de ces fonds est d'engager l'épargne des agents économiques en faveur du bien être collectif. La dimension éthique pourrait donc plaire, or on a très peu évoqué les ISR ces derniers mois. Crémer et Gollier montrent le caractère utopique des motivations proposées par les fonds ISR: fin des licenciements boursiers, moralisation des rémunérations, respect de l'environnement et surperformance relativement aux marchés. Un problème relevé dans l'article réside dans la sélection des actifs aux portefeuilles ISR, sur quels critères se fonder? On distingue trois méthodes: celles exclusives excluant les secteurs tels le tabac ou l'armement (le caractère moral et éthique est ici respecté), la méthode discriminante fondée sur des critères subjectifs telle l'avancé d'une entreprise sur une autre en terme de recherche et développement, et enfin la méthode proactive davantage fondée sur l'incitation par l'achat d'actif d'une entreprise promettant de faire des efforts en recherche ou d'être plus respectueuse des critères éthiques souhaités par les épargnants. Chaque méthode souffre d'un manque d'objectivité de sorte qu'un consensus entre les différents fonds d'ISR est difficilement atteignable. Deux autres problèmes: la rentabilité financière n'est pas établie de sorte que la promesse de battre le marché n'est que rarement vérifiée. Enfin la méthode proactive ne peut fonctionner que si le fond ISR possède une part significative du capital social de l'entreprise.
L'objectif de l'article de Crémer et Gollier est donc d'encourager la réalisation d'un système de prix unique où la valeur de chaque actif serait déterminée. Ce qui nécessiterait un nouveau consensus notamment sur la mesure des coûts et des bénéfices sociaux.

2 commentaires:

  1. Vous avez raison, la dimension éthique de l'ISR semble être un bon ressort pour engager l'épargne des agents économiques en faveur du bien-être collectif. A notre manière, nous, 1001 Fontaines, invitons les banques à participer à l'amélioration de la qualité de vie de personnes qui n'ont pas accès à l'eau. Notre appel aux banques vise à financer la mise en place, dans de nombreux villages, de systèmes de traitement de l'eau. Voilà un financement socialement responsable vous en conviendrez !

    Nous serions heureux de vous compter parmi les soutiens de notre projet http://www.nouscomptonssurlesbanques.com

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  2. En effet, les ISR ne sont qu’un des éléments d’un investissement plus responsable. Et chaque instrument financier est sensé à évoluer, donc on attend la même chose pour les ISR, surtout en termes de sélection des actifs.

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